LES GRANDS INQUISITEURS

De tous temps ils ont cherché à se rendre maître de la conscience des masses, proposant puis imposant, de nouvelles idées de nouvelles idéologies de nouvelles technologies de nouvelles règles, puis de nouvelles lois : sociales culturelles religieuses - promettant à chacun mais surtout à la majorité du peuple le bonheur, ce sont :

LES GRANDS INQUISITEURS

La petite et la grande histoire de nos civilisations, nous ont appris - comment ces inquisiteurs, ces sauveurs du salut du monde des hommes, et de la condition humaine, ont œuvré - pour nous pousser dans une direction toujours plus « juste » ou plus « rédemptrice ».

Mais quel qu’en furent les résultats - à chaque fois, ils nous éloignaient de nous-mêmes. Le peuple et l’homme, ne pouvant percevoir alors - qu’il abandonnait avec eux son identité, son individualité (et quelquefois son âme) pour un projet une idéologie un idée.

…/…Hitler, Staline, Mao, Pol Pot, Fidel Castro, ces sombres personnages ont rejoint l’histoire, et même s’il en reste d’autres, aujourd’hui, entre internet les téléphones portables et les réseaux sociaux – dans une immédiateté d’information et de réaction - il est encore plus simple et plus rapide de renoncer à sa propre identité à sa propre vie à sa propre voie - au nom de : mouvements de spiritualités de combats d'initiatives … prétendument plus grandes ou plus hautes que les nôtres – convaincus ou persuadés de délaisser nos intérêts « égoïstes et personnels » en faveur de motifs de tâches ou d’actions bien plus élevés.

Et pourtant … … … ne nous engageons nous pas ainsi sur des voies -certes plus nobles et collectives- mais moins personnelles et plus anonymes ?

Et ne seraient-elles pas au fond ? bien plus faciles et plus confortables que le chemin étroit et unique où l’on endosserait seul, la responsabilité de sa propre vie et celle de son destin.

Ne nous déchargeons-nous pas ainsi ? de certaines de nos responsabilités propres.

Aujourd’hui dans notre monde visuel, il semblerait que l’humain pour se sentir et se voir exister - « ait besoin » d’une image - qu’il soit identifié ou qu’il s’identifie : faisant partie de / s’associant à : des réseaux des actions des rassemblements des communautés (mêmes virtuelles) il a besoin d’appartenir à : ……… - il est en recherche de : ……… - ? - souvent d’une identité extérieure (étant ou ayant été - dépossédé de la sienne).

Mais se ralliant à « autre » il se délie aussi de lui-même - d’une existence propre – qu’il ira rechercher dans d’autres rassemblements ou séminaires, cela de développement dit personnel (aux noms divers, trop souvent associés au terme thérapies).

Ainsi, inconsciemment, ne se détourne-il pas de responsabilités et d’implications réellement personnelles ? attendant de ce « autre » auquel il s’associe - qu’il accueille prenne en charge ou même règle ses propres difficultés - tout autant celles de la planète ; et en même temps rendant – le système ou la société (l’autre) en partie responsables de celles-ci.

Etonnant paradoxe ! que cette distinction de plus en plus difficile entre collectif et individuel - et - du gouffre abyssal entre individuel et collectif.

Alors que, biens matériel/progrès/technologies, séparent tout autant qu’ils unissent les deux.

À cette « individualité » (cette Qualité d’être unique) de moins en moins présente (et bientôt absente), se rajoute la disparition de la possibilité ou de l’illusion de tout libre arbitre (si toute fois celui-ci ait jamais existé).

Noyé dans un flot auditif et visuel incessant – d’offres diverses et gratuites (infos vidéos musiques films jeux achats…) qui prennent possession de ce temps propice au simple lien avec nous-mêmes – dans une immédiateté et une répétition entretenue (recevions-nous ? il y a encore quelques années : 12 cartes postales et 40 lettres de la même personne dans le même journée pour nous donner de ses nouvelles ? et le téléphone à cadran sonnait-il continuellement pour nous prévenir de son avancée dans son aventure quotidienne ?) c’est pourtant ce que vivent beaucoup d’entre nous, par besoin par habitude ou par modernisme.

Une sollicitation de chaque instant qui peut faire obstacle à toute réflexion, et nous déposséder de notre capacité humaine à penser et à évaluer les situations.

Et pire encore - modifie le temps biologique de notre vie - combien de fois avons-nous entendu cette juste réflexion : je ne vois plus le temps ni les mois ni les années passer…

Le présent se confond avec le futur – puisque tout (réponses infos réactions achats) se doit d’être immédiat (ou même en avance sur le temps qui arrive). Les liens entre les actes et les hommes en sont réellement (et non virtuellement) affectés et même effacés - et à force d’entendre que rien ne dépend plus de lui (dans le catastrophisme médiatique de toutes situations et une crise bien utilisée) l’homme peut acquérir le sentiment : qu’il n’est pour rien dans son propre destin.

Dans une société en européanisation en mondialisation - dans l’effacement programmé de toute individualité et singularité - emportée l’uniformisation de la pensée des choix des gouts et des destinées – otage d’un collectivisme de consommation et d’une obsolescence dirigée et contrôlée – une inconsciente involution (et non révolution) – accompagne jour après jour l’humanité consentante vers la transformation des liens qui unissent les hommes en des rapports sans significations.

Pessimisme ou réalité - une double question serait à se poser :

De quoi ? Sont faites aujourd’hui ces relations entre les hommes - et quelle est encore l’utilité de l’homme et de la femme dans notre société, si on lui retire son rôle imposé de consommateur (ou de consommé).

Mais ces deux questions - comme leurs réponses ... ne sont-elles pas liées !

LES NOUVEAUX GRANDS INQUISITEURS dirigent aujourd’hui le monde de leurs bureaux virtuels. Mais la foule ne défile plus sur les pavés des villes pour faire entendre quelques slogans révolutionnaires ou revendications, elle est sur le net aux cotés des start-up du bonheur cotées en bourse (et leurs bénéfices en font rêver beaucoup) … Ã quelques privilégiés d’en devenir actionnaires au prix de leurs libertés.

Pourtant qui a dit ?

Que notre vie sur terre était faite pour le bonheur, et non, pour quelque chose de plus :

Important.

Dostoïevski : La légende du grand inquisiteur dans

Les Frères Karamazov : FILMu https://youtu.be/K94xmUN5bjg

version cinématographique du « Grand Inquisiteur » inspirée de l’œuvre de Dostoïevski, Les frères Karamazof . Cette portion de 15 mn 46 est tirée d’une série russe produite par Central Partnership et réalisée par Yuriy Moroz. Dostoïevski - Le grand inquisiteur - YouTube https://www.youtube.com/watch?v=K94xmUN5bjg

je vous laisse découvrir LA VERSION COMPLÈTE dans le PDF téléchargeable sur la page d’accueil.

Il pourra alors (déresponsabilisé ou culpabilisé) de nouveau se retourner vers -Ce- ou -Quoi- pourra décider pour lui.